Selon le Dr Elyad Davidson du Centre antidouleur du CHU Hadassah, le nombre d’autorisations délivrées pour l’administration à visée thérapeutique de cannabis pourrait atteindre 40 000 dans les cinq prochaines années.
Ne serait-ce qu’au cours des deux dernières années, rapporte-t-il, environ 6 000 demandes d’autorisation par an ont été formulées et accordées. Dans la plupart des cas, il s’agit de cancers, de sclérose en plaques ou d’autres maladies chroniques particulièrement douloureuses.

Le Dr Davidson, anesthésiste au Service d’Anesthésie et de Réanimation de l’hôpital Hadassah-Ein Kerem, est intervenu lors d’une récente conférence clinique hebdomadaire organisée par ce service. La conférence a été ouverte par le Pr Raphael Mechoullam de la Hebrew University, auteur de travaux sur la structure du principe actif du cannabis qui permet de maîtriser les douleurs chroniques. Assistaient également à la conférence des représentants du Ministère de la Santé, des médecins de Hadassah et des chercheurs de la Hebrew University. Le Dr Irina Zilberman du Service de Greffe de moelle osseuse à Hadassah a évoqué une étude sur 85 patients ayant suivi un traitement d’appoint au cannabis efficace après une greffe de moelle osseuse. Le Dr Yaakov Ezra du Service de neurologie de Hadassah a fait le point sur l’utilisation du cannabis pour soulager des personnes atteintes de maladies neurologiques.
« Nous ne savons pas encore si d’autres modes d’administration, par exemple sous forme d’huile ou en l’incorporant à des biscuits, seraient aussi efficaces que de fumer le cannabis, » dit le Dr Davidson. Il a également signalé les effets secondaires possibles de l’utilisation médicinale prolongée du cannabis : toxicomanie, psychoses et passage à l’utilisation de drogues plus dures.
Depuis deux ans, le Dr Yehuda Baruch du Ministère de la Santé et psychiatre au Centre Abarbanel pour la santé mentale, est la seule personne en Israël habilitée à autoriser l’utilisation médicinale du produit. Il souligne qu’à son avis les pouvoirs publics doivent continuer à participer aux procédures d’autorisation et d’approvisionnement et annonce qu’une prochaine décision gouvernementale statuera sur l’opportunité de créer une agence spécialisée à cet usage.