
Un foetus atteint d’une hernie hiatale ayant pour effet de comprimer ses organes abdominaux à l’intérieur du thorax a eu la vie sauve grâce au Dr Yuval Gielchinsky, spécialiste de la médecine foetale à Hadassah. Il a utilisé un traitement novateur dont seuls cinq ou six centres hospitaliers dans le monde se partagent l’exclusivité.
Avec ce type de hernie, il existe une ouverture entre le thorax et l’abdomen, de sorte que les reins, l’estomac et le foie vont se loger dans le thorax. Cette hernie peut être éliminée par une intervention chirurgicale après la naissance, mais la plupart des nouveaux nés atteints ne vivent que quelques heures leurs poumons ayant été trop endommagés. Avec ce nouveau procédé, on insère un ballonnet dans la trachée du foetus, puis on le gonfle ce qui permet aux poumons de conserver un contenu liquide et de se maintenir à une taille normale malgré la pression exercée par les autres organes. « Ce nouveau traitement est minimalement invasif, » explique le Dr Gielchinsky, « puisqu’on utilise une anesthésie locale et l’incision pratiquée est inférieure à 3 mm. » En procédant ainsi, les chances de survie du foetus augmentent et passent à 50%.

Peu de temps avant la date prévue pour l’accouchement, le chirurgien dégonfle le ballonnet et l’élimine. Comme le CHU Hadassah n’était pas équipé pour l’intervention, le Dr Gielchinsky a accompagné les futurs parents au Kings College Hospital de Londres, où il avait lui-même étudié sous la direction du Professeur Kypros Nicolaides. La mère a pu rentrer en Israël vingt-quatre heures après l’insertion du ballonnet qui est resté en place jusqu’à la 35e semaine de grossesse. Une semaine plus tard, Oshri est né par césarienne, pesant 2k250. A l’âge d’une semaine, il a subi une intervention pour remettre en bonne place ses organes abdominaux et pour obturer la hernie avec un patch spécial.
Maintenant, quelques mois plus tard, Oshri est un bébé joyeux et en bonne santé. « C’était très pénible, » se souvient Yifat, sa mère, « moralement surtout. Oshri a été hospitalisé six semaines, dont trois semaines sous ventilation assistée. Mais dès qu’on quitte l’hôpital avec un bébé guéri dans les bras, on oublie tout et le souvenir des moments difficiles est vite effacé. »