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Actualité du: 19 juin 2013

Transplantation de moelle osseuse – la réaction de rejet


testmouseSelon un rapport des chercheurs d’Hadassah, un peptide (élément de base d’une protéine) d’origine embryonnaire améliore le processus de rétablissement des transplantés.

Les résultats d’une étude menée par des chercheurs du Département de Transplantation de Moelle Osseuse au CHU Hadassah, sous la direction du Prof. Reuven Or, démontrent qu’une protéine d’origine embryonnaire (PIF, Pre-Implantation Factor – facteur préimplantatoire) agit efficacement contre la réaction de rejet du greffon contre l’hôte (GVHD – graft vs. host disease). On observerait également une amélioration significative de l’état clinique du transplanté après la greffe. Ces résultats se fondent sur une recherche conduite jusqu’à présent sur les souris. Ils sont le fruit d’une collaboration entre les chercheurs du Département de Transplantation de Moelle Osseuse du CHU Hadassah, ceux de l’Université de Yale et de la société BioIncept dirigée par le Dr. Eytan Barnea et ont été publiés dans la revue scientifique Biology of Blood and Marrow Transplantation (BBMT).

Un peptide d’origine embryonnaire, dénommé PIF, favorise l’implantation de l’embryon dans l’utérus en régulant la réponse immunitaire. Le peptide PIF est sécrété par l’embryon aux toutes premières phases de son développement jusqu’au septième mois de la grossesse, avec une durée de vie dans le sang de quelques minutes. Son activité influe sur la répartition des cellules sanguines et la sécrétion des cytokines (petites protéines reliant les cellules du système immunitaire à celles des tissus du corps). Il permet à la grossesse de se développer en empêchant le rejet du fétus par la mère, et cela sans porter atteinte au système immunitaire de la femme enceinte.

Au cours de la recherche actuelle, un peptide PIF d’origine synthétique a été produit afin de vérifier son effet sur la régulation de la réponse immunitaire, et si cela empêchait l’apparition du phénomène de rejet (GVHD) après greffe de moelle osseuse d’un donneur étranger. La comparaison entre un groupe de contrôle et le groupe traité a montré une baisse significative des signes de la maladie et de la pénétration des cellules inflammatoires dans des organes tels le foie, la peau et l’intestin. L’amélioration de l’état clinique des souris était accompagnée d’une diminution des taux de cytokines inflammatoires dans le foie et le sang, et par une baisse de la production de stress oxydant dans le foie et l’intestin.

Cette recherche se joint à d’autres conduites dans le département du Prof. Or, qui ont démontré chez les souris l’efficacité du peptide dans la prévention du diabète et dans le traitement des inflammations du système nerveux central.

Un vaste examen couronné de succès vient de se terminer ces jours-ci aux USA. Il exclut tout effet indésirable d’intoxication consécutif au traitement par peptide sur des animaux en bonne santé. Cela permettra de présenter une demande de premier essai clinique chez les humains.

Selon le Prof. Or, Directeur du Département de Transplantation de Moelle Osseuse au CHU Hadassah, les résultats de ces recherches seront bientôt appliqués au développement de traitements innovants visant à réduire les complications inhérentes aux greffes de moelle osseuse. « Dans les prochains mois, les chercheurs d’Hadassah vont se concentrer sur la préparation d’un essai clinique et l’obtention des autorisations nécessaires à sa réalisation ».