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Actualité du: 12 juin 2013

Méthode de traitement cellulaire révolutionnaire à l’Hôpital Hadassah- Suite


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Un article publié récemment dans la prestigieuse revue médicale Molecular Therapy  apporte la confirmation scientifique selon laquelle le traitement de fractures graves par cellules souches réduit de façon considérable leur durée de guérison

Cet article est le fruit d’une recherche conduite pendant ces quatre dernières années par les médecins du Service d’Orthopédie du CHU Hadassah sous la direction du Professeur Meir Liebergall.

« Le processus entamé il y a quinze ans nous a conduit à effectuer un essai clinique, le premier de ce genre en Israël, sur 24 patients souffrant de graves fractures dans la région du bassin et des hanches, et soignés au C.H.U Hadassah », dit le Pr. Liebergall.

« Cette recherche constitue une percée médicale. Sa publication conduira à une révision des principes guidant le traitement des fractures dont la guérison s’avère difficile. Le défi auquel nous devons faire face aujourd’hui, est de chercher à mieux comprendre le processus de guérison et son mécanisme ».

L’essai clinique lancé il y a quatre ans dans le Service d’Orthopédie du C.H.U Hadassah porte sur des fractures à guérison lente, et met à profit le système sanguin et celui de la moelle osseuse.

Le traitement se fonde sur le prélèvement de cellules souches dans la région du bassin qui est relativement proche de la lésion. Après isolation et traitement en laboratoire, ces cellules sont réinjectées à l’endroit de la fracture pour réparer l’os lésé.

Certains cas de fractures décrits dans la littérature médicale nécessitent une intervention chirurgicale et leur durée de guérison peut parfois être très longue. Il arrive également que ces fractures ne se consolident pas, ce qui implique de réopérer.

Il existe diverses raisons liées à cet état de fait : les unes liées au mécanisme interne de la lésion, d’autres à la structure anatomique du site de la fracture.

Par exemple, la partie inférieure du tibia, incluse dans cette étude, se caractérise par une fine couche de tissu musculaire et de soutien osseux, ainsi que d’un approvisionnement sanguin réduit, et tout cela concourt à rendre le rétablissement plus difficile.

Ce traitement innovant est basé sur l’utilisation de cellules souches mésenchymateuses potentiellement ostéoblastes (c’est-à-dire qui ont le potentiel de se différencier en cellules osseuses), d’où leur importance dans le processus de préservation de la qualité osseuse et de la guérison des fractures.

Un mois après l’opération initiale, et suite à un examen du patient et de la région traitée, ce dernier subit une courte intervention médicale sous anesthésie locale ou généralisée, au cours de laquelle 50 ml de moelle osseuse et 100 ml de sang sont extraits de la région du bassin.

Comme il est convenu de le faire dans le cas des greffes de moelle osseuse, le patient retourne au département, la moelle osseuse et le sang sont transférés en laboratoire. On isole alors les cellules souches mésenchymateuses de la moelle osseuse et les plaquettes, de l’échantillon sanguin.

Le patient retourne ensuite en salle d’opération et le chirurgien lui injecte un « cocktail » composé de cellules souches, plaquettes sanguines et poudre protéinée (diverses protéines favorisant la croissance de l’os).

L’incision pratiquée est petite et l’injection est dirigée dans la région de la fracture.

Selon les spécialistes, cette procédure raccourcira le processus de rétablissement de 6-12 mois, à 2-3 mois.Les résultats de cette recherche montrent que les patients peuvent ainsi revenir à la normale et retrouver toutes leurs capacités motrices au plus vite. Ils ont également des répercussions économiques, de par la réduction des jours de congé maladie. Enfin, ils ouvrent la voie à des recherches ultérieures sur les processus de guérison tissulaires basés sur l’utilisation de mécanismes cellulaires complexes.

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logoisi2013En complément, veuillez trouver ci-dessous une partie de l’article de Israël Science Info, qui a dévoilé ce scoop (article disponible ici) : interview du le Dr. Pierre Layrolle, Coordinateur du Projet européen REBORNE et Directeur de recherche de l’unité Inserm UMR 957 de Nantes :

[…]

L’avis de l’expert : Le Dr Pierre Layrolle, Coordinateur du projet européen  REBORNE et Directeur de recherche Inserm UMR 957, situe REBORNE par rapport aux travaux du Pr Liebergall :  : « Notre essai clinique dans le cadre de REBORNE concerne les fractures non consolidées des os longs (tibia, fémur, humérus). Il porte sur des fractures de tailles plus importantes que celles de l’essai du Pr Liebergall (pertes osseuses entre 5 et 10 cm3) nécessitant une greffe osseuse d’apposition. La thérapie cellulaire de Hadassah se fait sur une seule journée ce qui représente inconfort indéniable pour le patient. Dans le projet REBORNE, on aspire une petite quantité de moelle osseuse sous anesthésie locale, on isole et amplifie en culture pendant 3 semaines plusieurs centaines de millions les cellules souches mésenchymateuses dans une unité de thérapie cellulaire. Les cellules souches sont fixées sur un substitut osseux synthétique à base de granulés de phosphate de calcium dans la salle d’opération, puis le mélange est apposé au niveau du site de la fracture. Pour démarrer cet essai dans plusieurs hôpitaux en France, Allemagne, Espagne et Italie, deux ans et demi de recherches ont été nécessaires afin de démontrer la sécurité et l’efficacité de cette nouvelle procédure thérapeutique. Notre méthode se distingue par le fait qu’on a standardisé au niveau européen la production de ces cellules et que la méthode d’association avec des biomatériaux synthétiques est simple. Le matériau hybride se pose comme une greffe osseuse ». Les projets REBORNE et Adipoa (voir Israël Science Info N°11) ont démarré en même temps car ils ont été présentés au même moment à la Commission européenne, les mêmes centres de production de cellules sont impliqués. 
 
Le projet REBORNE : REBORNE allie les biomatériaux et les cellules souches pour la régénération osseuse. REBORNE vise 5 essais cliniques en orthopédie et maxillo-facial et s’appuie sur 23 partenaires européens, académiques, hospitaliers, unités de thérapie cellulaire et fabricants de biomatériaux. Le projet est coordonné par Pierre Layrolle, directeur de recherche Inserm rattaché au laboratoire de physiopathologie de la résorption osseuse, Inserm U957 à Nantes et financé dans le cadre du FP7 à hauteur de 11,94 M€ pour un coût total de 15,5 M€ sur 5 ans.

Retrouvez le dossier complet, réalisé par Esther KAGAN et Cendrine BARRUYER, d’Israël Science Info, sur le lien suivant: http://www.israelscienceinfo.com/2013/06/406/

Retrouvez Israël Science Info sur le lien suivant : http://www.israelscienceinfo.com/