Depuis la première guerre du Golfe au début des années 90, je n’avais pas connu de moments plus surréalistes.  Jérusalem (le CHU y compris) est tranquille et poursuit sa vie de tous les jours — travail, école, sorties — rien de changé.  Mais à 60 km d’ici, c’est la guerre.  Des centaines de milliers de personnes subissent les tirs incessants de roquettes et de missiles, s’aggravant d’heure en heure et cette fois, il y a des victimes de notre côté.  Pendant ce temps, l’aviation israélienne a intensifié ses attaques sur Gaza.  J’écoute la radio et l’émission est interrompue toutes les deux minutes avec l’annonce d’une attaque sur encore une autre ville d’Israël.

Une quarantaine de personnes travaillant au CHU ont été rappelées dans les forces armées, dont trente médecins.  Nos services des ressources humaines gardent le contact pour aider les familles tandis que les maris et les pères sont au front.  D’après les dernières nouvelles, les chances d’une opération terrestre augmentent, mais tout le monde espère qu’elle n’aura pas lieu.

Cependant, les deux hôpitaux se sont préparés pour faire face quoi qu’il arrive.

Pour ajouter à l’insolite, nous continuons à soigner des palestiniens de Gaza.  Il y en a quelques uns ici en ce moment. Et aussi un soldat transféré d’un hôpital dans le sud sur Hadassah pour une opération de chirurgie orthopédique de la main.

Ron Krumer

Directeur des Relations Extérieures

Centre Hospitalo-Universitaire Hadassah

Jérusalem

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