Parce que le raire est une médecine magique, le Centre Hospitalo-Universitaire Hadassah a son programme dynamique de clowns médicaux pour redonner le sourire à ses petits malades.
Lancé en septembre 2002, le programme des clowns médicaux de Hadassah était le tout premier dans son genre en Israël. Aujourd’hui, les clowns sont toujours prêts à intervenir dans les différents services pédiatriques : enfants hospitalisés, unité de soins intensifs, soins ambulatoires, salles d’attente pour les urgences, kinésithérapie, greffe de moelle osseuse, soins aux brulés, Sida pédiatrique… pour que partout le stress de la maladie grave soit dissipé par le pouvoir de guérison de l’humour. La célèbre équipe de clowns médicaux de Hadassah dispense de grandes doses de gaieté pour aider les enfants à surmonter la peur, l’anxiété, la solitude et l’ennui pendant leur séjour à l’hôpital.
Les clowns bénéficient bien sûr d’une formation professionnelle mais en plus, ils comprennent bien les enfants. « Je regarde un enfant dans les yeux et je vois une personne, pas une maladie, » dit Jérome, un des clowns médicaux. « Je ne pense même pas à la maladie avant d’être sorti de l’hôpital. »
L’impact médical
D’après le Pr Dan Engelhard, Chef du Service de Pédiatrie à l’hôpital Ein Kerem-Hadassah, les clowns ont eu « un impact extraordinaire » au niveau du Service de Pédiatrie. La présence des clowns est devenue partie intégrante et toute naturelle des services pédiatriques. Infirmiers et médecins font appel aux clowns pour aider les enfants à surmonter toutes les épreuves, depuis les toutes petites interventions du type prise de sang jusqu’à les accompagner au bloc opératoire, en passant par l’attente aux côtés de l’enfant soigné aux urgences ou en séance de kinésithérapie.
Des études scientifiques ont démontré que le rire, exactement comme l’exercice physique, peut réduire le stress, améliorer la tolérance à la douleur et modifier des fonctions du corps telles la tension artérielle, la fréquence cardiaque, l’activité musculaire et l’acidité du système digestif. Le rire déclenche la production d’endorphines et de la sérotonine qui sont les « hormones du bien-être », créant des sensations d’euphorie et de bonheur.
Les clowns de Hadassah présents dans le monde
Quand le Service de Pédiatrie de Hadassah a adopté un orphelinat éthiopien et y a lancé une thérapeutique anti-VIH, les clowns médicaux faisaient partie dès le départ de l’équipe soignante multidisciplinaire. Ils répondent aussi « présents » quand des équipes de Hadassah sillonnent le monde pour réagir aux crises internationales. Par exemple, ils étaient à bord du vol pour la Thaïlande après le tsunami de 2004 et de celui pour Haïti à la suite du séisme de janvier 2010.
Le clown médical Barashi raconte l’histoire d’une petite fille à Haïti dont la jambe fracassée a dû être amputée au dessus du genou. « Il fallait changer le pansement, » raconte-t-il, « mais l’enfant souffrait et hurlait dans sa langue : « Fais attention à ma jambe ! » Je me suis approché et j’ai répété ses mots, du mieux que je pouvais. Elle a cessé de se débattre et m’a fixé du regard. J’ai encore répété ses paroles, puis je les ai mises en musique et chantées en faisant des grimaces de clown. Elle s’est mise à rire et a chanter avec moi, en corrigeant ma façon de prononcer. Pendant ce temps, l’infirmière a changé le pansement. »
« Rien n’est plus sérieux que de savoir faire rire un enfant qui a peur ou qui souffre, de savoir séparer l’enfant de sa douleur et de sa peur, » dit Barashi.