L’Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé le 25 Novembre Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence contre les Femmes.
Dans les hôpitaux du C.H.U Hadassah, ce jour est marqué par la solidarité active envers les femmes victimes de violence domestique qui seront invitées à contacter les infirmières des départements hospitaliers, ou les centres de soutien multilingues ouverts 24 heures sur 24 à travers un centre d’appel national.
Dans le cadre d’un projet initié par le Service de Maternité en collaboration avec le Département de Travail Social de l’Hôpital Hadassah Ein Kerem, le personnel soignant encouragera les femmes victimes de violence domestique à s’exprimer et se tourner vers des professionnels afin de recevoir une aide immédiate. Cela, après identification des femmes en détresse auxquelles seront distribués des brochures d’information les appelant à l’action.
Sur les murs des maternités de l’hôpital, ainsi que des salles d’accouchement et du service néonatal, seront affichés d’immenses panneaux avec comme slogan « La naissance est l’occasion pour de nouveaux commencements – vous et vos enfants avez droit à une vie sans violence, on peut changer les choses! ». En parallèle, seront distribués des feuillets d’information en six langues – hébreu, arabe, anglais, russe, français et amharique – appelant les femmes à contacter le centre d’appel national multilingue qui fonctionne 24 heures sur 24 et dispense une aide instantanée pour tout ce qui relève de la violence domestique. Les brochures seront disposées dans les toilettes avec des cartes indiquant le numéro de téléphone du centre afin de permettre aux femmes de prendre cette carte discrètement au cas où elles ne seraient pas intéressées à collaborer avec le personnel soignant.
Nava Braverman, sage-femme en chef à l’Hôpital Ein Kerem, a conçu l’idée de soutien aux femmes victimes de violence domestique il y a de nombreuses années. « En tant que Directrice du Centre pour la Santé de la Femme à Hadassah, il m’était impossible d’ignorer la violence domestique en ce qu’elle fait partie intégrante des questions de santé, et plus particulièrement après que l’OMS ait reconnu la violence comme un problème médical en soi. Aussi, avons-nous d’abord instruit nos équipes à demander systématiquement à toute femme arrivant à l’hôpital si elle avait subi une quelconque violence.
Dans une étude menée à l’hôpital, nous avons constaté que les femmes, non seulement ne sont pas en colère contre cette « intrusion » dans leur vie privée, mais sont au contraire heureuses de répondre au questionnaire leur étant présenté, et que pour elles, il est du devoir de l’hôpital de poser ces questions et de s’intéresser à leur sort. Alors aujourd’hui, c’est déjà entré dans notre routine, le personnel soignant repère les femmes en détresse et les dirige vers un traitement approprié. Ceci dit, cela ne suffit pas. Toute cette prise de conscience permet d’identifier et aider les femmes victimes de violence, elle s’avère payante dans de nombreux cas en ce qu’elle permet de soigner ces femmes et leurs familles. »
Lilach Lison, Directrice des Soins Infirmiers dans la Division de la Mère et l’Enfant, ajoute: « Notre secteur est constitué d’une majorité de femmes s’occupant d’autres femmes. C’est donc l’occasion idéale pour repérer les femmes en détresse durant leur séjour à l’hôpital et leur prodiguer l’aide nécessaire. Quand une parturiente arrive en salle d’accouchement, elle doit remplir un questionnaire où on lui demande si elle a un jour subi des actes de violence. J’espère vivement que cette question sera dorénavant posée à l’entrée de tous les départements de l’hôpital. C’est une mesure importante et tout à fait légitime – justement car l’hôpital constitue un lieu neutre en-dehors de l’espace privé de la maison où une libre parole peut se délier plus facilement. »
Tzipi Raphaël, infirmière-chef dans le Service de Maternité, conclut: « Les panneaux d’information diffusent un message clair à tous ceux qui rentrent dans notre service: ici, vous avez quelqu’un à qui parler, ici vous pouvez commencer une nouvelle vie, après l’avoir vous-même donné, une vie sans violence. »