Un essai clinique sans précédent a été lancé au C.H.U Hadassah afin d’évaluer l’efficacité d’un traitement contre la sclérose en plaques
Basé sur l’injection répétée dans le liquide céphalorachidien de cellules souches préalablement traitées en laboratoire, il représente un véritable gage d’espoir pour les 2,5 millions de patients dans le monde touchés par cette maladie neurodégénérative.
Sous la direction du Professeur Dimitrios Karussis (photo ci-dessus), à la tête du Centre de Sclérose en Plaques à Hadassah, l’étude est menée à double-insu, et contrôlée par placebo. Elle s’appuie sur deux groupes de 24 patients atteints de SEP, répartis au hasard. Bien que les participants du groupe test ignorent s’ils reçoivent de véritables injections ou des placebos, l’essai clinique a été conçu pour qu’une alternance soit opérée. De cette manière, tous les participants se verront finalement administrer le traitement par cellule souche, certains jusqu’à six mois plus tard.
Ce concept novateur, incorporant directement les cellules souches dans le liquide céphalorachidien, a pour objectif de favoriser la circulation de celles-ci dans les diverses parties endommagées du système nerveux. Le Professeur Karussis explique que les cellules injectées sont « au premier stade de leur processus de maturation ». Cela leur confère le potentiel de renouveler le myelin endommagé – ce nerf protecteur dégénérant en sclérose en plaques – et d’éliminer la maladie.
« Le mécanisme de renouvellement cellulaire ne sera pas seulement un rempart contre les futures attaques de la sclérose en plaques ; il améliorera aussi considérablement les fonctions cognitives et motrices déjà touchées par la maladie, telles que la marche, la mémoire etc. », explique le Professeur.
« Les résultats préliminaires de notre test ont vu des patients en fauteuil roulant marcher à nouveau », ajoute-t-il.
Le Spécialiste espère réaliser l’analyse des résultats intermédiaires de l’étude d’ici un an. La fin de l’étude, quant à elle, est prévue en fin 2016 ou début de 2017.
« Il s’agit véritablement d’un essai révolutionnaire pour la médecine, à l’échelle mondiale », conclut le Professeur Karussis.
« L’ensemble des composantes de ce test, telles que la participation de multiples sujets, l’administration d’une unique ou d’une double injection, sont inédites. Elles constituent ainsi des perspectives encourageantes, ouvrant la voie vers une nouvelle méthode pour le traitement de la sclérose en plaques ».