
Durant ces 20 dernières années, chaque étudiant en médecine du C.H.U Hadassah a participé à une session de deux semaines sur la médecine d’urgence. Ainsi, près de 3.000 diplômés de la Faculté de Médecine de Hadassah qui à présent exercent la médecine à travers le monde, ont été formés à l’accueil et au traitement des victimes de traumatisme. Cette méthode est nécessaire lorsqu’elles sont nombreuses à se présenter au même moment dans les couloirs du Service des Urgences.
Outre ces étudiants, de nombreux professionnels de la médecine du monde entier sont venus à Hadassah y recevoir une formation, et d’autres ont été formés par des médecins de Hadassah qui ont exporté leurs méthodes. Par exemple, suite à l’attentat de Boston lors du dernier Marathon en 2013, le protocole de traitement des victimes utilisé par les médecins américains a été en fait mis au point par le C.H.U Hadassah dont plusieurs médecins s’étaient déplacés à Boston quelque temps avant l’attentat afin d’y dispenser des formations.
Le cours en traumatologie de Hadassah « est unique dans son genre dans le monde », indique le Professeur Avi Rivkind (photo ci-dessus), Directeur du Service de Traumatologie et des Services d’Urgence de Hadassah. Le point d’orgue de ce cours est l’exercice qui place les étudiants en situation où les victimes arrivent en nombre aux urgences, différents acteurs israéliens y participent : police, Commandement du Front Intérieur, Armée de l’Air, et Services Médicaux d’Urgence.
La vaste expérience israélienne des catastrophes à grande échelle, a conduit le Pr Rivkind à publier une véritable bible sur le sujet, qui aide aujourd’hui à sauver des vies partout dans le monde. Il est spécialiste des traitements de victimes d’actes terroristes et a ouvert le premier Service de Traumatologie d’Israël.
« Nous nous battons contre le diable, alors nous devons créer des « ruses » que le diable ne connaît pas encore », indique le Pr Rivkind. Ainsi, les médecins de Hadassah ont développé plusieurs astuces et méthodes pour arrêter le saignement ou améliorer la respiration. Ils ont par exemple utilisé le NovoSeven, un médicament utilisé pour les hémophiles, pour sauver la vie d’une jeune fille de 15 ans, victime d’un attentat, qui est arrivée à Hadassah en perdant son sang en abondance.
« L’esprit de Hadassah, explique le Pr Rivkind provient de la combinaison de plusieurs facteurs : notre engagement, le Judaïsme, la tradition juive, la dévotion, l’exemplarité laissée par les générations précédentes de médecins ainsi que par nos familles. L’esprit Hadassah est un ADN. »
Le Pr Rivkind et ses collègues ont étudié les chiffres de ces 10 dernières années relatifs au taux de succès du sauvetage de vies dans le Service de Traumatologie de Hadassah. En comparant le taux de survie de Hadassah à celui des centres américains les plus connus, ces chiffres montrent que pour les patients les plus touchés, le taux de mortalité est de 11,5% à Hadassah, alors qu’aux Etats-Unis ce taux est de 19,5%. De manière générale, le taux de mortalité des victimes en traumatologie est de 2,1% à Hadassah et de 6,7-7,6% aux États-Unis.
Selon le Pr Rivkind, « la différence entre les Américains et nous réside dans le fait qu’aux États-Unis les chefs de service ne sont pas des acteurs directs du traitement des patients en traumatologie ». Il estime que « l’implication des chefs de service à Hadassah dans le traitement apporté aux patients, couplée à notre expérience et nos connaissances, augmente nos chances de succès. » Les résultats de Hadassah dans ce domaine ont été publiés dans le World Journal of Surgery.
En guise de conclusion, le Pr Rivkind a souhaité transmettre le message suivant aux personnes qui soutiennent Hadassah : « Aidez-nous, nous avons besoin de votre aide. »