Depuis sa création en 1985, l’Association Hadassah France (loi de 1901) œuvre afin de collecter des fonds pour le Centre Hospitalo-Universitaire Hadassah de Jérusalem (C.H.U), établissement privé.

Hadassah France appartient à un réseau international de 30 antennes, réparties sur les 5 continents, et comptant plus de 300 000 membres.

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Actualité du: 20 avril 2017

25 avril 2017 : Journée mondiale de lutte contre le paludisme


                                       

 

A l’approche du 25 avril, Journée mondiale de lutte contre le paludisme, le C.H.U. Hadassah de Jérusalem est particulièrement fier d’avoir joué un rôle majeur dans l’élimination du paludisme en Israël il y a plusieurs décennies. Aujourd’hui, le pays demeure débarrassé de cette maladie infectieuse. En effet, tandis qu’elle continue de tuer des centaines de milliers de personnes chaque année à travers le monde, l’Etat d’Israël, grâce à une collaboration étroite entre l’Hôpital Hadassah et le Docteur Israel J. KLIGLER, est parvenu à éradiquer la maladie dans le courant du XXème siècle.

Suite à son immigration en Israël en 1920, ce microbiologiste a établi une approche pluridisciplinaire de la malaria, l’autre nom de la maladie.

En premier lieu, sa méthode consistait à s’intéresser aux marais environnants qui constituaient pour les moustiques et leurs larves un terrain bien trop favorable à leur développement. Après une opération de drainage de ces plans d’eau, il fut décidé d’y introduire une espèce de poissons spécifique, le Gambusia, très friand de moustiques, et de procéder à la pulvérisation d’un spray anti-larves sur l’ensemble de la zone concernée. D’autre part, il fut également décidé d’améliorer les conditions de logement des populations voisines des marais afin de renforcer leur protection face aux moustiques et de mettre en œuvre une vaste initiative d’éducation communautaire autour de la problématique du paludisme.

Le Dr. KLIGLER a débuté sa carrière au sein de l’Unité médicale sioniste américaine de Hadassah, qui est par la suite devenue l’Organisation Médicale Hadassah (HMO). Il a ensuite occupé le poste de Directeur de l’Unité de Recherche sur le Paludisme au Département de la Santé de Palestine, devenant ainsi l’un des premiers Professeurs de l’Université Hébraïque, où il y a dirigé le Département d’hygiène et de bactériologie.

Dans les décennies qui ont suivi le travail du Dr. KLIGLER, l’Organisation Mondiale de la Santé a continué à entreprendre de nombreux programmes sanitaires afin de résoudre le problème du paludisme dans le monde, notamment à l’aide de moustiquaires et d’insecticides. Toutefois, comme l’explique Maureen MALOWANY, historienne au sein de l’Université de Hadassah, « lorsque les moustiquaires ont été considérées comme la panacée, les pays et les donateurs n’ont plus alloué de financement pour la lutte contre le paludisme au niveau larvaire ». La stratégie mise en œuvre a alors connu un succès réduit, car les souches résistantes du paludisme ont commencé à constituer un obstacle majeur à l’éradication totale de la maladie. « Les moustiquaires et les insecticides ne traitent pas l’origine du problème qui réside dans les larves de moustiques qui prévalent dans d’innombrables bassins d’eau » ajoute-t-elle. Aujourd’hui, de nombreux experts estiment que la stratégie pluridisciplinaire développée par le Dr. Israel KLIGLER pour lutter contre le paludisme devrait revenir au premier plan, forte du succès rencontré en Israël il y a presque 100 ans.

Comme le souligne Madame MALOWANY, il pourrait y avoir « une synergie exceptionnelle entre la technologie de notre siècle et la méthode développée par le Dr. KLIGLER au siècle précédent car, en dépit de milliards de dollars investis en vaccins et en équipements de tout ordre pour éradiquer la maladie, celle-ci demeure dans certaines régions du globe et tend parfois même à se développer dans les zones les plus reculées et les plus défavorisées ». En particulier en Afrique subsaharienne, où le paludisme provoque la mort d’un enfant toutes les 30 secondes. Aujourd’hui, plus de 250 millions de personnes dans le monde sont infectées par son parasite, le Plasmodium falciparum.

En décembre 2013, des spécialistes venus du monde entier se sont réunis à Jérusalem au sein de l’Université Hébraïque du C.H.U. Hadassah pour participer à la conférence mondiale intitulée « Réviser le paludisme : passer du contrôle à l’élimination durable », présidée par Madame Maureen MALOWANY et Monsieur Bart KNOLS, Président du conseil d’Administration de la Fondation Dutch Malaria. Lors de cette conférence, les contributions du Dr. KLIGLER ont été unanimement reconnues et saluées par l’ensemble des parties prenantes qui se sont attachées, dans leurs conclusions, à souligner « l’effort mené et réussi [du Dr. KLIGLER] à éradiquer il y a plus de 90 ans, ce qui était alors considéré comme la maladie la plus importante en Palestine ».

Aujourd’hui, les médecins et chercheurs de Hadassah continuent leurs recherches sur le paludisme.

A titre d’exemple, le Professeur Ron DZIKOWSKI et le Docteur Inbar AMIT-AVRAHAM ont découvert le mécanisme génétique par lequel le Plasmodium falciparum résiste à la réponse immunitaire du corps humain afin de causer la forme de paludisme la plus dangereuse. L’étude a été publiée dans les Actes de l’Académie nationale des sciences (PNAS), où comme l’explique le Professeur DZIKOWSKI, « comprendre les mécanismes moléculaires par lesquels le parasite évite l’attaque immunitaire humaine pourrait conduire au développement de nouveaux médicaments qui perturbent cette capacité et donnerait au système immunitaire humain l’opportunité d’éliminer l’infection et de surmonter la maladie ».

« Nous pouvons être la génération qui met fin au paludisme – l’une des maladies les plus anciennes et les plus mortelles de l’histoire humaine », souligne The Roll Back Malaria Partnership, l’organisation mondiale d’action coordonnée contre le paludisme. De son côté Hadassah, comme il le fait depuis près d’un siècle, continue de participer activement à la la Journée mondiale du paludisme et à sa signature : « End Malaria For Good », « Eradiquer la malaria pour de bon ».